Cette fresque a été peinte lors du festival de street-art de la ville du Mans intitulé Plein Champ (1ère édition en 2019). Une partie de ce festival réside dans la réalisation de fresques amovibles, sur d’énormes T inversés en béton. Ils sont positionnés dans un grand parc de la ville de 16 hectares, et les habitants peuvent venir voir les street-artists les peindre. Ce système se développe actuellement car il présente plusieurs avantages pour les municipalités : Gain de temps par rapport à la recherche de murs disponibles dans les villes.
Jordan Harang alias RUSS s'intéresse à l'évolution de la matière et à son état au travers du temps.
Dans ce “vivant” au sens large (de l’atome à l’échelle cosmique) l’humain prend une place centrale et nous questionne sur la relation que nous entretenons avec notre environnement et par extension avec nous-même. Ses dessins et peintures combinent plusieurs échelles d’observation, un monde en renfermant un autre et ainsi de suite, indéfiniment. En résultent des compositions oniriques, parfois surréalistes, où des éléments végétaux, symboles des cycles de la vie, nous ancrent dans une réalité davantage perceptible.
Il précise : « Je m’intéresse au vivant par le prisme des sciences. Je parle parfois d’énergies, des choses qui ne sont pas palpables mais que j’essaie de matérialiser. J’aime aussi interroger la question du temps qui passe, et son effet sur les choses : il y a souvent une notion de mutation dans mon travail. »
Cette fresque est située sur la façade de l'École supérieure d'ingénieur.e.s géomètres et topographes du Cnam (ESGT) au Mans.
L’artiste commente sa fresque avec ce long texte, quoi de mieux :
« Ce paysage surréaliste est une invitation à explorer la consistance du Monde.
Différentes réalités et temporalités cohabitent dans la même scène. Le jour fait face à la nuit, l'air turquoise s'épaissit et un ciel abstrait devient solide.
Tout dans ce décor est matière, mouvement et vibrations.
Une grande masse noire et blanche se déploie tel un monde en mutation. Constituée de matière organique, minérale, voire végétale, elle s'ancre sur un territoire imaginaire, un ailleurs possible, habité d'une discrète présence humaine.
Les deux personnages font face à un ciel, planté là telle une image figurative et familière, se confortant dans la contemplation d'une représentation rassurante.
Sur le second panneau, un relevé topographique en courbes de niveau (clin d'oeil évident à l'activité de l'établissement) nous propose une autre façon de traduire notre environnement.
Dans son ensemble, cette fresque propose de reconsidérer la définition et la subjectivité de ce que nous nommons réalité. La représentation d'un sujet n'en fait pas le sujet.
Le mot n'est pas la chose. La carte n'est pas le territoire.
Elle porte également un message optimiste : il y a toujours un coin de ciel bleu quelque part pour celui qui peut le voir. » (clichés Juillet 2025).
Localisation : Boulevard Pythagore & Avenue Frédéric Auguste Bartholdi, Le Mans (Dépt 72 – Sarthe)
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Intérêt : 4/5
Date de réalisation : Juin 2025
Réalisation : Russ
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Lionel Gripon et Alain Sangouard - Déc
2003
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